Archives mensuelles : janvier 2024

DELAUME, Chloé, Pauvre folle (2023)

C’est à travers une écriture très particulière que Clotilde raconte son histoire d’amour avec Guillaume. Elle est dans le train pour Heidelberg et laisse défiler ses souvenirs tels les paysages à travers la vitre.

La mère de Clotilde a été assassinée par son époux, le père de Clotilde donc, Clotilde est bipolaire, Guillaume est homosexuel et a désormais un petit ami.

Pourtant Clotilde échange avec Guillaume, la Reine et le Monstre sont omniprésents dans sa vie, dans sa tête. Ils s’écrivent, donc, et Clotilde espère-t-elle ?

Un roman qui aborde une histoire d’amour révolue car impossible, écrit dans un style parfois complètement fou : Clotilde extrait de sa tête d’une façon qui paraît concrète des éléments de son existence.

Un roman qui pourrait être des plus douloureux mais que la narratrice parvient à sublimer avec finesse et à grand renfort de distanciation davantage que de dissociation.

Dans ce roman j’ai appris le terme « forclusion », mécanisme psychique introduit par Lacan pour définir un rejet psychologique. Le sujet, en l’occurrence Clotilde, rejette donc des évènements et autres éléments insupportables avant de les intégrer. Tout ceci inconsciemment.

Je vous ai déjà parlé de La Transparence intérieure de Dorrit Cohn, je vous propose de lire Pauvre folle à la lumière de cet ouvrage.