Archives pour la catégorie Le mot du lundi

Le mot du lundi : épiphénomène, n.m.

Un mot courant et simple pour ce lundi : épiphénomène.

Composé du grec –épi (sur) et de -phénomène, ce terme nous vient du XVIIIe siècle.

Il s’agit d’un phénomène accessoire accompagnant un phénomène essentiel sans être pour rien dans cette apparition, sans rien lui apporter ni ajouter (Le Robert).

On trouve ce terme dans le domaine médical mais il s’emploie aussi couramment. Voici un exemple extrait du site Cairn : « Ces petits épiphénomènes, par leur répétition et leur développement, sont une surprise renouvelée pour le spectateur et renforcent les procédés d’accumulation comique. » (Études théâtrales, 2005, Céline Hersant – Cairn.info)

Le mot du lundi : idiotisme, n.m.

Aujourd’hui au programme : le terme idiotisme dans ses acceptions purement linguistiques.

Idiotisme vient du latin idiotismus, du grec tardif idiôtismos, de idios, « particulier ».

L’idiotisme est une forme linguistique qui présente deux principales caractéristiques :

  1. elle est propre à une seule langue ;
  2. elle est intraduisible : on pense par exemple aux anglicismes, gallicismes, germanismes…

Référons-nous à deux figures d’autorité !

Dans le Petit Robert, on relève précisément : « Expression ou construction propre à un idiome, et qui n’a pas son équivalent syntaxique exact dans d’autres langues ».

Enfin nous avons choisi pour exemple le terme « reporting » : voici ce qu’en dit l’Académie française :

« Le nom français rapport désigne, depuis le xiiisiècle, l’action de porter quelque chose à la connaissance d’autrui ou encore un récit, un témoignage, la relation d’un évènement. En ce sens, c’est un synonyme de compte rendu, apparu dans notre langue deux siècles plus tard. Il n’est pas nécessaire de remplacer ces mots par l’anglais de même signification reporting, dérivé du verbe to report, « raconter, faire un rapport, un compte rendu », lui-même emprunté, au Moyen Âge, du français reporter, qui signifiait alors « rapporter, raconter ». »

https://www.academie-francaise.fr/reporting-pour-compte-rendu-rapporthttps://www.academie-francaise.fr/reporting-pour-compte-rendu-rapport

Bonne soirée !

Le mot du lundi : amphibologie, n.f.

Le mot amphibologie est un substantif féminin.

Prenons un exemple proposé par le Cnrtl : louer une maison. On peut en effet louer une maison…

  • … en tant que locataire
  • … ou en tant que propriétaire de la maison.

Cela dépend du point de vue, mais surtout du contexte.

Prenons un autre exemple, cette fois-ci tiré du Larousse : « Les magistrats jugent les enfants coupables. » Ici, le propos prête à confusion :

  • qui est jugé coupable ? -> tous les enfants
  • ou bien : comment les enfants sont-ils jugés ? –> ils sont jugés coupables.

Ainsi, quelle que soit l’acception considérée, linguistique, rhétorique, philosophique, on retient essentiellement qu’il s’agit là d’un double sens, a priori dû à une maladresse, voire dû à un choix stylistique.

Qu’en est-il de l’étymologie ? Si pour le Larousse le terme amphibologie vient du grec amphibolos (« ambigu ») et logos (« discours »), le Petit Robert évoque quant à lui un terme formé du grec amphi (« double ») et ballein (« lancer »).

Le mot du lundi : écholalie, n.f.

Aujourd’hui, nous abordons le substantif féminin écholalie.

Quelques mots sur son étymologie : ce terme vient du grec (« écho ») auquel est accolé le suffixe -lalie (lalein) qui signifie « parler ».

Signification d’écholalie : il s’agit de la répétition automatique, machinale, par un sujet, des paroles – mots ou phrases – et souvent des chutes de phrases que vient de prononcer son interlocuteur. D’où la notion d’écho.

Présente au quotidien, sachez que l’écholalie est considérée comme un trouble du langage.

Sources : Cnrtl, Le Petit Robert

Le mot simple du lundi : atermoyer

Le verbe atermoyer provient de l’ancien français termoier, « vendre à perte », « différer ». Selon le Larousse, il s’agit de remettre les choses à plus tard, de gagner du temps par des faux-fuyants.

Le CNRTL est plus précis : il distingue deux emplois, transitif et intransitif.

  • Dans le premier cas (verbe transitif), atermoyer signifie « prolonger les termes d’un paiement », ou encore « retarder, renvoyer quelque chose à plus tard ».
  • Dans le second cas (verbe intransitif), ce terme veut dire « demander ou chercher à obtenir des délais, différer pour gagner du temps ».

Le mot du lundi : séditieux, adj. et n.m.

Aujourd’hui au programme : le substantif et l’adjectif qualificatif séditieux.

Cette unité terminologique qui repose essentiellement sur la notion de rébellion s’emploie de trois manières, soit en adjectif (deux acceptions proches) et en nom commun.

  • lorsque l’on parle d’une personne séditieuse, on veut dire qu’elle suscite une sédition, y prend part, se révolte ouvertement contre l’ordre établi. Elle agit de manière subversive. Ses synonymes sont aussi bien « agitateur », « factieux », que « révolté ». Exemple : « Je les peignis [les Juifs] puissants, riches, séditieux« , RACINE, Esther. II, 1*.
  • lorsque l’on parle d’une « chose » (le terme « chose » renvoyant simplement et par opposition à ce qui n’est pas une personne), séditieux signifie « qui pousse à la sédition », « qui tend à provoquer une sédition ». Il peut s’agir d’un discours, d’un mouvement, etc. Exemple : « Un auteur dont les séditieux écrits respiraient l’austérité républicaine« , ROUSSEAU.

Sources : TLFi, Dictionnaire de l’Académie française (8e édition), CNRTL.

Pour aller plus loin, consultez l’article du Littré dont voici le lien : https://www.littre.org/definition/s%C3%A9ditieux

Quant à l’étymologie de séditieux, je vous renvoie à cet article du Littré : https://www.littre.org/definition/s%C3%A9dition

Passez un bon lundi !

* RACINE, Esther (1689), pièce de théâtre à lire ou voir ou déclamer absolument !

Les mots du lundi : conglobation, n.f. et expolition, n.f.

Je voulais vous parler du terme expolition lorsque je suis tombée sur un terme dont le sens est proche : conglobation.

Expolition

Jouant sur l’abondance et l’amplification, l’expolition met en valeur une pensée, un argument, par le biais de la répétition. Il s’agit précisément d’insister pour convaincre.

Voici un exemple tiré de Phèdre (1677 – Racine) :

« Quelques crimes toujours précèdent les grands crimes. / Quiconque a pu franchir les bornes légitimes / peut violer enfin les droits les plus sacrés ; / ainsi que la vertu, le crime a ses degrés, / et jamais on n’a vu la timide innocence / passer subitement à l’extrême licence. / Un jour seul ne fait point d’un mortel vertueux / un perfide assassin, un lâche incestueux. »

Conglobation

Du latin conglobatio (accumulation, agglomération), conglobation consiste à accumuler, énumérer des termes semblables, mais l’idée principale ne sera énoncée qu’à la fin.

Voici un exemple issu des Caractères (1688) de la Bruyère :

« Si j’épouse, Hermas, une femme avare, elle ne me ruinera point ; si une joueuse, elle pourra s’enrichir ; si une prude, elle ne me sera point emportée ; (…) si une dévote, répondez, Hermas, que dois-je attendre de celle qui veut tromper Dieu, et qui se trompe elle-même ? »

Le mot du lundi : parrhésie, n.f.

De retour aujourd’hui après quelques semaines d’absence pour vous parler de la parrhésie.

Etymologiquement, parrhésie vient du grec parrhèsia, pan signifiant « tout » et résis, « discours ».

Foucault en a parlé notamment dans son dernier cours au Collège de France qui a été publié ; en voici la notice : Foucault M., 2009, Le courage de la vérité. Le gouvernement de soi et des autres II, Cours au collège de France 1984, Paris, Gallimard Seuil.

Parrhésie rassemble principalement deux acceptions :

Pour Foucault, il s’agit de « franc-parler », de « dire-vrai ». Pratiquer la parrhésie revient alors à parler librement et franchement, soit, si je puis dire, sans filtre.

Nous choisissons pour exemple, repris dans l’article sus-cité de la Croix, ces propos de Diogène à l’empereur Alexandre le Grand : « Ôte-toi de mon soleil ».

Enfin en stylistique, il s’agit d’exprimer ses sentiments profonds, souvent en employant le registre lyrique.

Passez un bon lundi !

Le mot du lundi : encomiastique, adj.

J’ai rencontré l’adjectif encomiastique, qui m’était jusqu’alors inconnu, dans mon ouvrage de chevet actuel, Confessions d’un jeune romancier, d’Umberto ECO, Grasset, 2011 (p.145 si vous voulez tout savoir), un ouvrage génial au demeurant, je vous le conseille.

Encomiastique se dit au sujet d’un écrit et signifie élogieux.

Ce terme date du XXe siècle, il est emprunté du grec egkômiastikos, de egkômiastês, « panégyriste ».

Passez un bon lundi !