Radhika JHA, La Beauté du diable (2014)

Kayo, la narratrice, est une mère au foyer modeste ; elle mène une vie simple et conventionnelle. Il lui arrive toutefois d’être en proie à des angoisses et à l’ennui – ce qu’elle nomme la makkura, qui signifie en japonais « noir absolu, noir complet ».

« La makkura (…) s’abattait sur moi brusquement, profonde et infinie, plus sombre que le fond de l’océan par une nuit sans lune, m’enveloppant l’esprit si complètement que je restais cloîtrée chez moi, fenêtres et rideaux fermés, lumières éteintes, et perdais toute notion du temps. » (p.79)

Alors que Kayo est habituée à un mode de vie modeste, à l’occasion de son anniversaire, elle reçoit de sa mère une somme d’argent importante ainsi qu’une carte de crédit. Elle l’ignore encore, mais cela va marquer les prémices d’une nouvelle vie – d’une meilleure vie ?

« Je me rappelle comme la carte brillait. Elle n’était pas dorée comme celle de Ryu, juste bleu et argent.  Mais je l’ai adorée. Je l’ai soigneusement cachée, persuadée que je ne l’utiliserais jamais. 

Sauf que bien sûr, je m’en suis servie. »

C’est d’ailleurs son époux, Ryu, qui l’encourage le premier à aller faire du shopping.

Un jour alors que Kayo déambule dans Tokyo, elle rencontre inopinément une amie d’enfance, Tomoko.

Tomoko est belle et joliment vêtue, élégante, c’est une « office lady », c’est-à-dire qu’elle exerce un emploi par opposition à la position de mère au foyer.

Elle entraine Kayo dans les grands magasins (les departo) où elle l’initie rapidement aux délices éphémères du shopping, des talons hauts et de l’apparence.

Un jour Tomoko disparaît de la vie de son amie.

Mais la machine est lancée à toute vitesse, et Kayo dépense tout son argent en futilités jusqu’à l’endettement. Elle trouve un arrangement, reprend ses folles dépenses, impuissante à renoncer à l’euphorie que les achats lui procurent. L’arrangement ne dure pas, Kayo va devoir trouver une solution pérenne pour assouvir son désir des belles choses sans que son époux ne soit au courant.

Entre temps elle a retrouvé la trace de son amie Tomoko.

Jusqu’où va-t-elle l’imiter ?

Edition choisie : Radhika JHA, La Beauté du diable, Editions Philippe Picquier, 2016 (édition de poche)

Laisser un commentaire